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Jean-Martin Mondoloni : « Les conditions stratégiques et politiques de la fusion ne sont pas réunies »
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Jean-Martin Mondoloni : « Les conditions stratégiques et politiques de la fusion ne sont pas réunies »


Calvi

Par

Le 05 Décembre 2017


- Avez-vous rencontré Valérie Bozzi à Corte, ce lundi après-midi ?
- Oui ! J’ai d’abord réuni, lundi matin, mes propres amis qui m’ont demandé d’examiner avec Valérie les conditions de l’hypothèse d’une fusion. Au terme d’un échange courtois et bref, nous avons conclu que les conditions stratégiques et politiques de la fusion n’étaient pas réunies. Dès lors que la perspective de gagner s’éloignait, nous avons imaginé de partir chacun sous nos propres couleurs.

- Des différends sur la présence désirée ou non de certaines personnes sur la liste commune auraient, dit-on, fait échouer la tentative. Est-ce exact ?
- Non ! On n’est pas là pour demander la tête des gens ! On ne sacrifie pas des personnes sur l’autel d’une manipulation hasardeuse en 24 heures ! Nous avons pris acte des résultats. Nous avons deux démarches distinctes qu’il faut faire vivre. Nous avons pris le pari de les faire vivre jusqu’à dimanche. Les électeurs nous diront quelle liste, ils souhaitent mettre en tête de l’opposition dimanche.

- Quel a été le point d’achoppement de la volonté d’union de la droite ?
- Il n’y a pas eu de volonté partagée d’aller à l’union. Les démarches sont différentes. Il est difficile de se séparer d’une partie d’amis qui ont donné beaucoup de temps, d’énergie et de disponibilité pour une union qui, en termes stratégiques, ne permet pas de capitaliser une dynamique et d’entrainer les électeurs vers un objectif accru en termes de voix et de sièges.

- Quel est l’impact de l’union ou de la désunion en termes de sièges ?
- Quand on fusionne, en général, on perd un siège. Le risque est grand d’avoir des pertes en ligne, sauf lorsque la fusion est dynamique et tend vers la gagne. Ce n’est pas la configuration aujourd’hui. Une fusion est une opportunité politique et stratégique. Il n’y a ni opportunité politique pour nos deux démarches qui ont leur propre identité, ni opportunité stratégique d’accroître le score et d’obtenir un siège supplémentaire. On s’aventurerait à perdre un siège alors que, comme je crois comprendre, la Corse souhaite offrir une large majorité à l’Assemblée. On ne va pas leur faire cadeau d’un siège en plus !

- Avez-vous également discuté avec Jean-Charles Orsucci ?
- Oui ! Mais, très rapidement, les résultats ont démontré qu’il n’était pas utile de proposer, dans ces conditions, une alternance.

- Envisagez-vous une union de 3ème tour pour faire groupe commun où chacun restera-t-il sur son quant-à-soi ?
- Comme je ne souhaitais pas faire le 2ème tour avant le 1er tour, je ne souhaite pas faire le 3ème tour avant le 2ème ! Je souhaite très clairement que les électeurs me confortent dans la démarche que j’ai initiée il y a plusieurs années, qui a trouvé ses premières concrétisations à l’occasion des Législatives et qui vient d’être validée par le corps électoral. Le score que j’ai obtenu est, pour moi, très élevé, vu d’où je pars. Je souhaite conforter ce rôle d’opposant.

- Dans quel type d’opposition ?
- Dans une opposition intelligente, pertinente, moderne, mais déterminée. Je sais bien que les Nationalistes ne veulent pas travailler bloc contre bloc, mais je souhaite le faire. Il y a un bloc nationaliste. L’hégémonie n’est pas une bonne chose pour la démocratie. Il y a un bloc qui n’est ni antinationaliste, ni anti-corse comme je l’ai entendu de façon un peu insultante hier soir sur un plateau de télévision. Je suis non-Nationaliste ! On ne va pas me reprocher de créer les conditions pour faire vivre une opposition qui ne se reconnait pas dans la trajectoire nationaliste ! Qu’on le veuille ou pas, la trajectoire nationaliste nous mènera là où les Corses ne veulent pas aller et nous y mènera à pas forcés. Je suis persuadé que l’histoire me donnera, hélas, raison !

- Quelle est votre stratégie de 2nd tour ? Convaincre les abstentionnistes ?
- Il faut, d’abord, convaincre les électeurs, qui ont voté pour moi au 1er tour, de retourner voter au 2nd tour. Etant donné que la moitié du corps électoral ne s’est pas déplacé, il faut, ensuite, remobiliser dans toute la Corse. Enfin, des sensibilités politiques n’étant plus représentées, ce qui est dommage pour la diversité des opinions, il faut essayer de les convaincre que je suis, avec mes amis, porteur d’un espoir, non à droite, mais d’alternance à la cause nationaliste. J’entends que pratiquement 50% des gens, qui se sont déplacés, ont voté nationaliste, mais il faut, dès lors, entendre que 50% des gens ne sont pas nationalistes. Il faudra bien faire vivre cette opposition.

- Seulement trois tendances représentées dans une assemblée, c’est inédit ! Que pensez-vous de ce bouleversement du champ politique ?
- Le champ politique s’est considérablement modifié. Je ne pense pas que ce soit une bonne chose ! L’Assemblée de Corse vivait de sa diversité. Ramener cette diversité à l’expression d’un camp hégémonique, donc peut-être plus sourd aux attentes de l’opposition, constituée en gros de deux formations, n’est pas un signe de bonne santé démocratique ! Je ne suis pas persuadé que tout cela débouchera sur des résultats probants quand à la vie de la démocratie à l’Assemblée !

- Vous faites figure de nouveau leader de la droite et de l’opposition. N’est-ce pas une grande responsabilité ?
- C’est une responsabilité ! Celle de proposer et de construire une alternative. J’ai conscience que cela va très largement dépasser nos travaux à l’Assemblée et les clivages traditionnels qui ont structuré la vie politique des cinquante dernières années. J’ai conscience d’engager un chantier considérable, à la fois exaltant et prenant, étant donné la force, le travail, l’énergie et la disponibilité qu’il demandera. Il faudra convaincre, il faudra aussi s’opposer, en faisant la différence entre les politiques sectorielles, qui peuvent être pertinentes, et d’autres enjeux qui conforteraient la majorité dans sa ligne politique. Or, il y a bien, aujourd’hui, deux lignes qui traversent le champ politique : une ligne nationaliste, assumée, revendiquée et de plus en plus décomplexée, qui nous entrainera, à mon avis, dans les dix ans, qui viennent, dans un processus irréversible. On a toujours tort d’avoir raison trop tôt ! Il y a une autre ligne, que je veux incarner, dans la diversité de nos représentations, une ligne non-nationaliste qui croit encore que l’avenir de Corse peut trouver sa place dans le modèle républicain français revisité. Je sais bien que ce n’est pas à la mode ! Mais, ce n’est pas parce que ça n’est pas à la mode que je vais y renoncer !

- La droite corse a besoin de se refonder. Vous avez essayé de le faire, mais cela n’a pas été suffisant…
- Nous devons, avec d’autres, contribuer à cet aggiornamento que j’appelle de mes vœux depuis un certain nombre d’années. Cela doit, à mon avis, largement dépasser la famille de droite, on ne peut plus se contenter de s’auto-centrer sur une obédience. Il faut aller beaucoup plus loin. Je prendrai une initiative dans les semaines qui viennent, mais, auparavant, il faut que le corps électoral me conforte dans la position, non pas de leader de l’opposition, mais de porte-voix de cette alternative possible à la majorité nationaliste.

Propos recueillis par Nicole MARI
 



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