Plaine orientale : Olivier Sisti dépose plainte pour tentative d’assassinat

Olivier Sisti, qui n’a pas été blessé, s’est présenté en personne à la gendarmerie de Cervioni, lundi en milieu de journée, pour déposer plainte, a-t-on appris de source judiciaire. Les faits se seraient, selon ses dires, déroulés un peu plus tôt sur la RT10 au niveau de la commune de Santa-Lucia-di-Moriani, en Plaine Orientale. Il a expliqué aux gendarmes qu'il circulait en voiture quand il a aperçu, dans son rétroviseur, deux individus en scooter, dont un qui tenait une arme à la main. Craignant une nouvelle tentative d’assassinat, il aurait, d’un coup de volant, éjecté le deux-roues et ses occupants, hors de la route. Un peu plus tard, un scooter incendié a été retrouvé sur la commune, précise la même source judiciaire. L'enquête a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Haute-Corse qui devrait procéder à des expertises sur la scène des faits. Prudent, le Parquet de Bastia attend le résultat des investigations avant de se prononcer.

Trois tentatives en deux ans !
C’est la quatrième fois en sept ans qu’Olivier Sisti échapperait à des tueurs. Il a déjà fait l’objet de trois tentatives d’assassinat en deux ans, où il été, chaque fois, grièvement blessé : une en 2010 et deux à une semaine d’intervalle en 2012. Lors de la première, en octobre 2010, il est touché aux jambes et au thorax sur le parking d’une société de construction à Ghisonaccia, mais parvient à s’enfuir. En mai 2012, il est atteint de plusieurs décharges de chevrotine au visage et à la main, alors qu’il circule en voiture sur la route d’Aléria où il réside. Il réussit à semer ses agresseurs et à se refugier au centre de secours des pompiers. La veille, son restaurant, situé sur la plage de Ghisonaccia en Plaine orientale, avait été incendié. Les tueurs s’acharnent en vain jusque sur son lit d’hôpital. Admis à l’hôpital de Bastia pour y être soigné, Olivier Sisti reçoit, quelques jours après, cinq balles tirées par deux hommes à moto à travers la vitre de sa chambre située au rez-de-chaussée de l'établissement. Il en réchappe et est évacué par avion sanitaire vers un hôpital de Nice.

Une mise en examen
Ces tentatives sont intervenues entre 2010 et 2013, période où une vague d’homicide a déferlé sur la Plaine Orientale, mêlant anciens indépendantistes et grand banditisme. Connu des services de police notamment pour une affaire d'extorsion de fonds en 2005, Olivier Sisti a été mis en examen en janvier 2015 pour « complicité d'assassinat par instigation » dans le cadre du double meurtre de l’ancien militant nationaliste, Jo Sisti, et de son beau-frère, Jean-Louis Chiodi. Les deux hommes sont exécutés, le 8 avril 2012, en plein week-end de Pâques, alors qu’ils devaient nourrir les vaches sur une propriété située au hameau de Quinzena. Olivier Sisti est, également, placé sous le statut de témoin assisté dans deux autres affaires.