Sécheresse en Haute-Corse : Le point de rupture en eau le 15 septembre ?

Le comité de sécheresse s'est réuni jeudi matin à la préfecture de Haute-Corse, en présence de tous les acteurs concernés ! Le comité exerce une veille de la situation hydrologique des rivières et des nappes d'eau souterraine, de l'état hydrique des sols et de la végétation et du niveau des stocks dans les réservoirs d'eau brute du département.

La situation est particulièrement critique en Plaine orientale où l’arrosage est déjà réglementé depuis plusieurs semaines.
Le préfet s’est tout d’abord montré rassurant en ce qui concerne les retenues en eau d’EDF notamment à Calacuccia et Sampolo.
Au sujet des cours d’eau, si les débits sont en baisse, la situation est surtout préoccupante dans le Cap Corse avec la Figarella.
« On est en alerte renforcée dans le Cap et dans le Fiumorbu et le niveau sécurité devrait être atteint le 15 septembre » a souligné le préfet Gérard Gavory.
Le représentant de l’Etat a demandé une estimation de leurs besoins aux agriculteurs des filières clémentines, kiwi et fourrage dont les récoltes sont proches. Ainsi la semaine prochaine, afin d’éviter une crise grave, se tiendra une rencontre technique pour éviter les coupures d’eau et instaurer des « tours d’eau ».
Pour le préfet la situation est aujourd’hui « sous contrôle » mais elle peut vite se transformer en crise au 15 septembre si on ne prend pas certaines mesures.

De son coté, le président de l’Office Hydraulique de Corse, Saveriu Luciani, précise qu’au niveau des barrages, les réserves sont au quart contre au tiers l’an passé à la même époque. « Le point crucial c’est l’irrigation en Plaine Orientale. Aujourd’hui la question de l’eau est une priorité ».
Du coté des agriculteurs l’inquiétude est vive. « On est sur une année de sécheresse exceptionnelle pour le monde agricole. Il faut saluer l’effort des agriculteurs à l’heure actuelle» indique Joseph Colombani, président de la Chambre Régionale d’Agriculture qui souligne qu’avec le réchauffement climatique ces conditions sont amenées à se reproduire souvent.
Pour Joseph Colombani des mesures doivent être envisagées sur les 30 ans à venir avec un projet PPI (Programmation pluriannuelle des investissements) qui a, d’ores et déjà, reçu le soutien de la profession.
Et la réunion du 13 septembre sera déterminante à ce sujet avec ensuite une sensibilisation au plus haut sommet de l’Etat. « Les agriculteurs vont perdre de l’argent dans l’immédiat, c’est une certitude, mais on bosse pour le futur » a-t-il encore précisé.

Enfin pour Jean-Marc Venturi, le président de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Corse, le fait que les vendanges aient déjà été à moitié faites, est un signe d’alerte très fort. « On peut aujourd’hui être inquiets pour les filières clémentines, kiwi et le fourrage ».
Face à cette situation particulièrement difficile, fort heureusement tous les services semblent sur la même longueur d’onde et la réunion du 13 septembre prochain pourrait s’avérer salutaire.

Pour CNI, les explications de Gérard Gavory, préfet de la Haute-Corse, Saveriu Luciani, président de l’Office Hydraulique de Corse, Joseph Colombani, président de la Chambre Régionale d’Agriculture et Jean-Marc Venturi, président de la Chambre d’Agriculture de la Haute-Corse.