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FIP Suminà : Cinq jours pour investir dans les PME corses et bénéficier de réductions d’impôt
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FIP Suminà : Cinq jours pour investir dans les PME corses et bénéficier de réductions d’impôt


Calvi

Par

Le 27 Décembre 2017


- Pourquoi lancez-vous cet appel à souscrire avant le 31 décembre ?
- Ces fonds ouverts au grand public donnent droit à des réductions d’impôts pour les revenus de l’année d’imposition. Pour réduire votre impôt sur le revenu payé en 2018, il faut souscrire avant le 31 décembre 2017, la souscription étant prise en compte la même année que les revenus. Les sociétés de gestion et ceux qui commercialisent les fonds intensifient leurs efforts commerciaux pour convaincre les personnes intéressées, qui ont, à la fois, envie que leur épargne serve à quelque chose d’assez concret, comme le financement de la croissance des PME en Corse, tout en bénéficiant de réductions d’impôts, de souscrire maintenant. C’est pour cela que la collecte des FIP est très intense en fin d’année.

- Quel est le montant de la réduction d’impôt accordé par le FIP Suminà n°3 ?
- Il donne droit à une réduction de 38% du montant investi à déduire de votre impôt sur le revenu. Si, d’ici au 31 décembre, vous souscrivez 1000 € pour une épargne bloquée pendant 8 ans, en juin prochain, quand vous ferez votre déclaration d’impôt, vous réduirez votre impôt de 380 €. Une personne célibataire peut, ainsi, réduire jusqu’à 4560 € son impôt si elle souscrit jusqu’à 12 000 €, un couple marié ou pacsé jusqu’à 9120 € s’il souscrit jusqu’à 24 000 €. La réduction d’impôt est la contrepartie du risque.

- C’est-à-dire ? Quel est le risque ?
- Le capital n’étant pas garanti, la réduction d’impôt amortit le risque de perte. Dans huit ans, lorsque le souscripteur récupèrera son épargne, il aura, peut-être, un peu gagné en capital, mais peut-être aussi un peu perdu. Face à ce risque, l’amortisseur fiscal de 38% donne une certaine sécurité sur le rendement de cet investissement.

- Quel est le montant plancher d’une souscription ?
- FemuQuì, historiquement, a collecté de l’argent auprès des particuliers, sans incitation fiscale. De nombreux petits actionnaires détiennent de petits montants de son capital. Nous avons voulu que nos FIP s’inscrivent dans ce même esprit, c’est pourquoi la souscription est possible dès 500 €. Pour ces petits souscripteurs, la réduction n’est pas forcément le moteur principal, même s’ils la prennent volontiers, c’est surtout le désir d’investir un peu d’argent en sachant à quoi il sert. Sur un fonds qui compte près de 800 souscripteurs, quelques dizaines de personnes souscrivent moins de 1000 €. Le montant moyen de souscription se situe entre 4000 € et 5000 €. A cela s’ajoute une quarantaine de gros souscripteurs corses ou issus de la diaspora, ou encore amis de la Corse.

- Combien d’argent comptez-vous récolter avant le 31 décembre ?
- Le fonds est ouvert toute l’année 2018 à la souscription. Le gros de la collecte se fait maintenant entre fin décembre et les premiers jours de janvier. Notre objectif est d’atteindre 5 millions € à la clôture fin 2018. Avec les différentes levées de FIP que nous avons effectuées ces deux dernières années qui ont atteint, chacune, 5 millions €, nous aurons, si tout va bien, multiplier par trois la capacité d’intervention initiale de FemuQuì qui était de 5 millions €.

- Cet argent est-il totalement investi en Corse ?
- Oui ! Techniquement, une petite partie des FIP, environ 20%, est souscrit pour des raisons règlementaires et de gestion du risque, non en PME, mais sur des produits plus sécurisés. La quasi-totalité des liquidités, soit environ 80%, est investie en capital risque ou en capital développement dans des PME en Corse. L’argent est injecté dans le cycle de développement d’entreprises qui, typiquement, sont relativement jeunes, avec moins de sept ans d’existence, et sont en train d’attaquer leur marché ou de constituer leurs produits ou leurs services. Egalement dans des entreprises un peu plus âgées qui ont des projets de développement ambitieux liés à la taille de nouveaux marchés ou à la création de nouveaux produits, ou bien qui investissent une somme supérieure à 50% de leur chiffre d’affaires.

- Par exemple, quelles entreprises corses, les FIP Suminà ont-ils aidé ?
- Le FIP SUMINA n’2 a financé, par exemple, la société AflOkkat. L’entreprise a tout juste sept ans, mais, comme elle développe de nouvelles offres de formation et, donc, crée de nouveaux produits, elle est éligible aux FIP. Certains fonds d’investissements investissent pour permettre à un entrepreneur qui transmet son entreprise de récupérer une partie de son patrimoine, c’est une opération de cash out. Le FIP Suminà ne sert absolument pas à ça ! Il tient à financer du cash in, l’argent sert un projet de développement, non un projet patrimonial pour un entrepreneur.

Une spécificité corse en sursis ?
- La spécificité des FIP corses semble remise en cause par le gouvernement Macron dans la loi de finances 2018. Quelle est-elle exactement ?
- Les FIP de droit commun existent depuis 2003. Ce dispositif, qui consiste à drainer de l’épargne individuelle vers le développement des PME régionales, a été créé suite à diverses expériences, dont l’augmentation de capital effectuée par FemuQuì en 2001. De 2003 à 2007, aucun FIP ne s’est investi ou constitué autour de la Corse. Une demande a émergé pour combler ce vide. De là est né, en 2007, le dispositif corse qui crée un différentiel fiscal assez important par rapport aux FIP de droit commun pour inciter des épargnants corses ou autres à y souscrire. A l’époque, les FIP de droit commun offraient 30% de réduction d’impôt, les FIP corses, 50%. Quelques années plus tard, la réduction fiscale des FIP de droit commun est descendue à 18 %, celle des FIP corses à 38%, mais le différentiel entre les deux est resté de 20%. S’y ajoute, depuis l’année dernière, l’ouverture, à tous les résidents fiscaux français, des FIP Outre-Mer qui, pendant longtemps, n’ont été ouverts qu’à des résidents ultramarins.

- Avec quelles conséquences ?
- Depuis 2016, le FIP corse est, donc, en concurrence avec le FIP Outre-Mer qui bénéficie du même avantage fiscal. Cela n’a pas menacé la collecte d’argent des FIP Suminà qui, étant basés sur des objectifs de 5 millions €, n’assèchent pas le marché. Nous ne collectons pas des sommes spéculatives, mais des sommes bien dimensionnées par rapport aux besoins que nous connaissons des entreprises corses. La demande pour ce type de fonds est bien supérieure. Néanmoins des personnes, qui souscrivaient des FIP corses, se sont intéressées aux FIP Outre-Mer en faisant des arbitrages entre les deux. Pour un épargnant breton ou francilien, ces deux FIP présentent le même avantage fiscal et la même typologie de risque, même si ce n’est pas le même territoire.

- Qu’est-ce qui change pour les FIP corses avec la nouvelle loi de finances ?
- Lorsque le projet de loi a été présenté en septembre, il ne contenait aucune remise en cause de ce dispositif, mais seulement, comme l’avait annoncé le nouveau gouvernement, une remise en cause de l’impôt sur la fortune (ISF). Divers amendements ont été proposés par divers parlementaires de l’opposition, tous ont reçus un avis défavorable en Commission des finances et ont été rejetés en séance, sauf un seul qui émanait d’une député LREM et qui a été adopté ! Cet amendement consistait, non à modifier les FIP corses et ultramarins qui gardent leur spécificité à 38%, mais à modifier le FIP de droit commun en augmentant la réduction d’impôt de 18% à 25%, sans maintenir l’écart historique de 20% qui existait depuis l’origine, comme le demandaient les députés corses et ultramarins.

- Qu’est-ce qui a motivé un tel amendement et ce refus du différentiel ?
- Il semblerait, au vu de ce qui a émergé au cours des débats, que l’augmentation du FIP de droit commun compenserait partiellement la suppression de l’ISF PME, c’est-à-dire des dispositifs qui permettaient de réduire l’ISF en investissant dans des PME. Cet amendement a été adopté pour un an, juste pour la loi de finances 2018. Pour la loi de finances 2019, le gouvernement annonce, de manière très sibylline et un peu floue, une refonte complète des dispositifs d’investissements, d’épargne et de révision de l’impôt.

- Cette réduction de différentiel fiscal pèsera-t-elle sur le FIP corse ?
- Oui ! Après l’entrée en course du FIP Outre-Mer, le FIP de droit commun devient un nouveau concurrent pour le FIP corse. Même si l’avantage fiscal est plus faible, de nombreux épargnants, notamment sur le continent, sont susceptibles de considérer moins risqué le FIP de droit commun à 25 %, puisque celui-ci est investi dans des PME situées dans des régions diverses et variées, mais métropolitaines. Pour les gens ayant une vision parcellaire des choses, ne comprenant rien aux rumeurs d’autonomie ou d’indépendance, les FIP corses et d’Outre-Mer peuvent apparaître plus compliqués, plus risqués et moins lisibles. La réduction d’impôt du FIP corse étant historiquement plus forte, elle a clairement participé à drainer beaucoup d’épargne. Face à une offre plus diversifiée et par effet de substitution, il est très probable qu’en 2018, le niveau de collecte des FIP corses diminue beaucoup.

- Les FIP corses sont-ils réellement plus risqués ?
- Non ! Au contraire ! Les FIP corses sont assez bons, alors que les FIP de droit commun ne sont pas toujours très pertinents ! Depuis 2003, de nombreuses sociétés de gestion ont proposé des FIP. On se rend compte que les FIP corses les plus anciens, qui ont clôturé ou sont sur le point de clôturer, - les seuls dont on peut mesurer la performance -, ne sont pas de mauvais fonds puisque les souscripteurs en sortent sans perte de leur épargne et, parfois même, avec des plus-values. Ce n’est pas le cas de tous les FIP de droit commun ! Il y a eu de bons et de mauvais FIP, voire de très mauvais FIP qui ont clôturé avec des pertes en capital. La Corse n’est pas un mauvais territoire d’investissement ! FemuQuì investit l’épargne de ses actionnaires depuis 1992 dans une logique de circuit court. C’est une société équilibrée qui a toujours vécu de ses investissements à l’intérieur du territoire de la Corse.

- L’érosion de la collecte aura-t-elle un impact sur FemuQuì ?
- On n’est pas vraiment inquiet pour 2018 ! FemuQuì est une société de gestion corse qui investit dans l’économie corse et offre des produits d’investissements à des épargnants corses. Le gros de notre effort de collecte se fait en Corse avec nos partenaires, comme le Crédit agricole. Au delà de la réduction fiscale, participer au développement des PME et créer des emplois locaux parle aux Corses. Par contre, le souscripteur continental moyen n’ayant pas ce même raisonnement, probablement les autres acteurs des FIP corses, quatre sociétés de gestion continentales, souffriront-ils plus de l’érosion de la collecte… Ces sociétés sont là parce que le différentiel fiscal rend la collecte plus facile. Elles cherchent à lever beaucoup de fonds, entre 20 et 25 millions €, leur volume d’affaires conditionnant l’argent qu’elles en tirent. Pour notre part, nous considérons que le problème, c’est plutôt la suite. On ne sait pas du tout quel nouveau dispositif prévoit le gouvernement pour 2019. La tendance actuelle est à la disparition des niches fiscales. Nous attendons de voir…

Propos recueillis par Nicole MARI.

 



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