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Journée de la femme : Femmes corses des années vingt
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Journée de la femme : Femmes corses des années vingt


Calvi

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Le 08 Mars 2018


En 1921, la jeune ajaccienne Pauline Pô, 17 ans, est élue « La plus belle femme de France », après avoir été l'année précédente miss Corse, puis « Reine de beauté des provinces de France ». Elle entame une carrière cinématographique qui ne durera que trois ans. Celle à qui était promis un destin de star abandonne les studios et rentre en Corse pour se marier. Ce destin hors du commun a donné l'idée à une journaliste suisse, Albine Albaran, de réaliser un reportage sur les femmes en Corse, une île que l'on disait très en retard par rapport au courant féministe et émancipateur qui traversait déjà l'époque. L'article paraît le 23 septembre 1925, dans « Le Confédéré – Organe des libéraux du Valais. »

Le début de l'enquête donne le ton : « En fermant ma valise, le mois dernier, je pensais malgré moi : « Il est un fait : les femmes corses ne font pas beaucoup parler d'elles à Paris. Elles ne nous ont donné ni femmes de lettres, ni artistes célèbres. Tout juste une reine de beauté. La Corse serait-elle donc un pays où, seuls, les hommes ont chance d'être grands ? Cependant les Corses révèrent trois femmes de leur petite patrie : Sainte Dévote, leur patronne — qui n'est point encore canonisée, Faustine Gaffori, la Jeanne Hachette de Corte et Laetitia Ramolino, mère de Napoléon Bonaparte. »

La journaliste est accueillie une de ses correspondantes, institutrice à Ajaccio, femme d'une grande beauté. Le dialogue s'engage là-dessus. « Vous êtes beaucoup plus belle que Pauline Pô. Elle me répondit avec simplicité : — Vous verrez mes compagnes ajacciennes beaucoup sont admirablement jolies : mais quand un journal parisien a lancé son concours de beauté, peu de filles de chez nous se sont souciées d'y figurer. Elle ajouta : — Les pères, les frères et les fiancés corses s'y seraient d'ailleurs opposés. — Bon ! me dis-je, là où la fille reste en tutelle, le féminisme perd ses droits. »

Tout pour l'enfant
Mais la journaliste nuance vite son propos. La femme corse n'est soumise qu'en apparence, avec un seul objectif : la réussite de ses enfants. Elle écrit : « Partout, je fus bien accueillie ; partout on m'a offert le jambon fumé de l'hospitalité, le fromage fort et le vin aigrelet. Le mari s'asseyait à table à mon côté, la femme, restée debout, servait en voyageant de la cuisine à la cheminée et elle n'ouvrait la bouche que lorsque l'homme n'avait plus rien à dire. Mais, écoutez : cette femme de paysan qui va ramasser les châtaignes, qui prépare la polenta et gaule les olives, elle a ses fils au lycée... Dans, la pauvre maison d'Azilone, une veuve qui se nourrit toute l'année de bouillie de châtaignes, m'a glorieusement appris : — J'ai un fils docteur à Marseille. »


Les exemples de ce genre abondent : « Ici deux sœurs orphelines se sont placées domestiques pour entretenir les deux frères qui sont passés par les Facultés.... Ces fils de paysannes corses préparent les grandes Écoles avec une sorte de persévérance napoléonienne et partout où je suis entrée, on m'a entretenue du fils instituteur ou employé dans quelque grande administration. » Interrogés, les maîtres d'école de village sont unanimes : les enfants ont soif d'apprendre, et ils réclament des devoirs à la maison. Là, dans la gestion de l'huile, la lampe nécessaire à l'étude est prioritaire sur toute utilisation culinaire...

La femme insulaire assume sa condition et trouve son accomplissement dans la réussite de sa progéniture. Mais cette volonté de pousser la jeunesse vers la promotion sociale a, selon la journaliste suisse, une contrepartie négative : celle de favoriser l'exode. Ce qui donne un ton mélancolique à la conclusion de l'enquête : « Si les femmes corses ne s'émancipent point elles-mêmes, elles montrent, d'un geste large, l'horizon à leurs enfants. Et quand ils s'en sont allés loin d'elles, vers leur destin, elles demeurent au foyer vide... Assises au crépuscule, sur la marche de granit du seuil, devant les champs qui meurent, elles ont l'air de veuves, heureuses du sacrifice.»
 



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