Prunelli-di-Fium’Orbu : Une commune sacrifiée ?
Calvi
Par
Le 27 Août 2019
- Le centre d’enfouissement de Prunelli a atteint son niveau annuel de saturation et n’admet plus que les déchets de la Comcom. Quelle est votre position à ce sujet ?
- Elle est très claire sur plusieurs points. D’abord, j’ai demandé à la station d’enfouissement de privilégier les ordures ménagères de la Comcom de façon à ce que les volumes restants à occuper nous soient réservés. Le centre de Prunelli a atteint son seuil maximal et n’a plus qu’une tolérance de 10% jusqu’à la fin de l’année, ce qui correspond à 4 300 tonnes. En aucun cas, la Comcom ne doit se retrouver dans la situation de ne pas pouvoir traiter ses propres ordures ménagères. Ensuite, je tiens à dire que nous avons averti l’Office de l’environnement du fait que la population attend plus de lisibilité quand aux solutions d’avenir proposées.
- C’est-à-dire ?
- Quand on demande à une population de faire des efforts, il faut qu’en contrepartie, on lui dise quel avenir on lui réserve et vers quelles solutions à moyen terme on se tourne. En ce sens, nous nous sommes sentis investis d’une force de propositions puisque cela fait 30 ans maintenant que nous recevons des ordures ménagères de toute la Corse. Nous avons fait des propositions très précises à l’Office de l’environnement permettant de recycler toutes les ordures ménagères, sans enfouissement et sans incinérateur, en traitant au cas par cas tous les types de déchets. Les dossiers ont été fournis afin de donner une visibilité à la population.
- Que demandez-vous exactement ?
- Nous demandons avec beaucoup de force l’accélération de la mise en place des mesures de façon à ce que chaque année, on ne se retrouve pas le dos au mur avec des dates butoir quand à l’arrêt des processus d’enfouissement. Une accélération en particulier du tri à la porte et du surtri. Enfin, si un dernier effort devait être fait par notre population pour accepter un surplus d’ordures ménagères, il faudrait qu’il y ait des négociations pour arriver à pallier les effets secondaires, collatéraux et dramatiques, qui sont en train de plomber notre commune : pollution des berges du fleuve, déchets et dépôts tout autour de la décharge, routes abîmées…
- Certaines solutions, pensez-vous les accepter sur le territoire de la commune ou de la la Comcom Fium'Orbu Castellu ?
- Oui ! Par exemple, nous pouvons accepter de recycler le verre ou de traiter ce qu’on appelle : les plastiques non recyclables. Ce sont des processus physico-mécaniques qui ne génèrent aucune pollution. Tout ce qui est non polluable, toutes les méthodes qui permettraient un traitement sans enfouissement, sans odeur et sans incinérateur, nous y sommes très favorables. Mais ce n’est pas le problème actuel ! Le problème, aujourd’hui, est d’obtenir une lisibilité, non pas à long, mais à moyen terme.
- Avez-vous reçu une réponse de l’Office de l’environnement ?
- Non ! Nous n’avons, pour l’instant, été saisi d’aucune problématique de traitement des ordures ménagères. Quand nous avons dit que nous ne prenions plus que les nôtres, on ne nous a pas signifié que cela gênait quoi que ce soit. A ce jour, aucune demande ne nous est parvenue d’augmenter les stocks. Donc, apparemment, cela ne gêne personne !
- Vous soulevez un autre problème qui concerne le fleuve Fium’Orbu. De quoi s’agit-il ?
- C’est danger immédiat ! J’ai fait faire des analyses depuis l’embouchure du fleuve jusqu’au dessus de la station d’épuration qui est située sur la commune de Ghisonaccia. Les conclusions sont accablantes ! Il s’agit, ni plus, ni moins d’un saccage bactériologique du fleuve avec un danger bactériologique évident tant pour l’homme que pour la faune !
- A quoi est-ce du ?
- L’endroit le plus dense de pollution se trouve face à la sortie de la station d’épuration. Les scores bactériologiques relevés dans l’eau de la rivière au niveau de cette sortie sont 500 000 fois supérieurs aux normales prévues. Ils montrent une pollution évidente et majeure : 523 301 bactéries quand la normale est à 1000 ! Les scores, tout au long du fleuve, sont en moyenne 20 000 fois au-dessus des normales prévues.
- Que comptez-vous faire ? Allez-vous porter plainte ?
- J’ai alerté les autorités sanitaires. J’ai interdit la baignade dans le fleuve. Je vais aussi interdire la pêche et la consommation des poissons prélevés. C’est une énième année où des analyses faites par une mairie ou par un privé constatent des pollutions sans aucun rapport avec les analyses très sécurisantes que la société en question (Kyrnolia, ndlr) nous livre de façon régulière. Des analyses faites de façon indépendantes trouvent, chaque fois, des scores scandaleux !
- Ce n’est pas la première année ?
- Non ! Il y a, donc, un moment où des questions doivent se poser. Il est urgent de prendre en compte ce problème qui est écologique, mais aussi économique. La population est amenée à payer régulièrement des sommes importantes pour le traitement des eaux usées. Il serait normal que le service rendu lui garantisse la qualité sanitaire du fleuve. J’espère que cette pollution en rapport avec une station de traitement des eaux usées n’est qu’un mauvais exemple parmi tous les exemples de traitement des eaux usées de la Corse et que ce que je redécouvre, à nouveau, dans ce fleuve n’est pas un lieu commun pour l’ensemble des stations d’épuration de la Corse. Sinon, ce serait un drame écologique, un scandale écologique autant que financier !
Propos recueillis par Nicole MARI.
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