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Territoriales : Un plébiscite pour Gilles Simeoni
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Territoriales : Un plébiscite pour Gilles Simeoni


Calvi

Par

Le 25 Octobre 2017


On s'attendait à une victoire, mais pas à un tel raz-de-marée. La liste conduite par Gilles Simeoni, Pè a Corsica, a tout emporté sur son passage. Les observateurs la créditaient, dans des prévisions optimistes, de son total du second tour de 2015, autour de 35%. Au fur et à mesure que les résultats s'égrenaient, on dépassait cette statistique et la victoire annoncée prenait de plus en plus d'ampleur. Déjà, quand le dépouillement ne concernait que les petites et moyennes communes, l'écart était fait. Et on savait que les grosses communes avaient enregistré une mobilisation considérable en faveur des nationalistes. Cela s'est vérifié à Ajaccio, Bastia et Porto Vecchio.

Les arguments contre l'aventurisme séparatiste n'ont pas porté et par leur vote les électeurs ont validé la poursuite de l'expérience entreprise, avec 45,36% des suffrages. Avec l'appoint de Rinnovu, dont la campagne à dimension critique a porté au point de mettre la liste Core in fronte au seuil du second tour, les nationalistes dépassent la majorité absolue... Ce plébiscite rejette dans l'ombre les résultats de ceux qui ont réussi à franchir l'étape du premier tour. On attendait avec curiosité les résultats d'une équation à plusieurs inconnues : la droite bicéphale avec deux nouveaux leaders en balance, le parti du président avec une liste dite d'ouverture, la liste de Jacques Casamarta appuyée par le Parti communiste, le FN encore plombé par la présidentielle désastreuse de Marine Le Pen... Dans tout cela, c'est le manque de lisibilité qui prédominait. Il était difficile de se présenter comme insoumis sans avoir l'aval du parti qui a lancé ce principe, il était difficile pour Jean-Charles Orsucci, malgré sa force de persuasion, de se réclamer de Macron en pensant que c'est un label de virginité politique, il était difficile pour Charles Giacomi de corsiser un discours FN figé sur ses fondamentaux dont beaucoup sont inexportables. La disparition du PS et du PRG à gauche ouvrait un boulevard, mais ceux qui s'y sont engouffrés en ont été pour leurs frais. Les électeurs n'ont pas suivi.


Jean-Martin Mondoloni et Valérie Bozzi représentent les nouvelles figures de la droite – quand même épaulés (ou freinés) par quelques notables. Ils ont réussi à sauver les meubles, mais les militants en attendaient sans doute plus. Il y a là visiblement un problème de mobilisation pour ne pas dire d'adéquation du discours à une réalité nouvelle. Jean-Martin Mondoloni s'en est le mieux tiré, dans doute parce qu'il avait une revanche à prendre sur 2015... Une chose est sûre : l'opposition frontale aux nationalistes ne passe plus. Le fait qu'ils soient aux affaires a rendu leur candidature moins clivante ; ils ont rempli les meetings, mais sur un terrain plus modeste, ils ont aussi été bien accueillis dans les villages ; certaines mairies, qui leur étaient fermées en 2015, s'ouvraient désormais pour eux. Par la force des choses, ils ont intégré les professionnels de la politique, mais sans se départir de leur dynamisme de terrain.

Parmi toutes les propositions électorales, la leur a eu le moins à souffrir de l'abstention, qui a été record pour cette élection territoriale, près de 47%, alors que c'est pourtant une nouvelle ère qui s'ouvre pour la Corse, et qui clôt un chapitre commencé avec le référendum de 2003. Chacun aurait dû se sentir concerné, et cela a été loin d'être le cas.
Saturation ou désintérêt, cela reste à analyser. Depuis deux ans, les séquences électorales se sont multipliées, et on a l'impression d'avoir été en campagne perpétuelle. D'un autre côté, l'avance que l'on prêtait aux nationalistes (et encore on ne savait pas combien elle serait considérable) avait un effet démobilisateur pour les voix « d'en face », comme si les jeux étaient déjà faits. Mais on peut aller plus loin. La non-participation à un vote qui engage l'avenir de la Corse peut marquer un déficit d'intégration sociale conduisant à un désintérêt. Il suffirait ainsi que l'offre soit véhiculée par la classe politique pour que l'on s'en détourne... Mais surtout, dans le discours aux citoyens, il n'y a plus d'idéologie porteuse, sauf justement chez les nationalistes. Dans les programmes, les grandes théories incitatives ont laissé la place à des propositions de réformes souvent techniques, contraintes par les réalités économiques, et de surcroît partagées à travers l'échiquier des candidatures. Les identités politiques sont moins affirmées, avec un saupoudrage général de régionalisme soft qui atténue les contours.


Ce qu'on appelle la fidélité partisane est en baisse. Aujourd'hui, les partis ne sont plus des balises de repérage, ce qui fait que le vote de masse, le vote de groupe, est moins marqué que par le passé. L'électeur, même encarté, est victime de l'individualisme généralisé. Le vote personnel obéit à une « rationalité axiologique », qui fait que le citoyen peut sanctionner sa propre famille sans état d'âme si ce qu'elle lui propose ne lui plaît pas. Et le travail entre les deux tours sera d'aller à la recherche de ces milliers de brebis égarées sur les chemins de l'indifférence.

Le taux de participation s’est élevé à 52,17% des inscrits lors de ce premier tour. Pour mémoire, la participation constatée au premier tour de l’élection de l’Assemblée de Corse en décembre 2015 s’établissait à 59,66%.

 



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