Un protocole pour la garantie des droits linguistiques

Le Protocole présenté a été réalisé à l’issue de débat d’experts des langues et des Droits de l’Homme. Il présente une série de 185 mesures favorisant la diversité linguistique et garantir les droits des communautés linguistiques.
« Ce protocole a été élaboré et signé par les ONG de toute l’Europe. Le projet a été porté par une organisation basque. Parmi les associations signataires de ce protocole, nous retrouvons Parlemu Corsu. Les promoteurs du protocole entrent dans une deuxième phase qui consistent à faire le tour de l’Europe pour faire signer des institutions politiques comme la Collectivité Territoriale de Corse qui le soumettra en assemblée pour validation prochainement. Ce protocole est destiné particulièrement aux communautés linguistiques qui ne sont pas forcément reconnues. La Corse est donc très concernée par cette démarche. Le document a été présenté à la commission de la culture ainsi qu’au CESC et à l’Assemblea di a Ghjuventu ».

L’ensemble des communautés linguistiques minoritaires françaises ont d’ores et, déjà, signé le protocole et la France semble être la mauvaise élève de l’Europe sur la reconnaissance de la diversité de ses langues régionales.
« La représentation d’une langue est un processus social mais aussi politique, a souligné Paul Bilbao Sarria. Les institutions et la société civile doivent travailler ensemble. Malheureusement la France n’est pas un bon exemple de gestion de la diversité linguistique. Le gouvernement français ne ratifie pas la charte européenne pour les langues régionales et minoritaires. Avec ce protocole nous voulons placer le droit linguistique au centre des débats. Nous pensons qu’il est de droit de vivre dans la langue d’un territoire donné ».

Ce document se veut donc un outil avec des mesures concrètes visant à garantir les droits linguistiques. La commission de la culture assure qu’une partie de ses mesures sont applicables immédiatement sans pour autant de réforme constitutionnelle. « Ce ne sont pas des mesures de politique linguistique à proprement parler, a rajouté Haizpea Abrisqueta. Ce sont des mesures pour garantir les droits d’une communauté linguistique. C’est une contribution à la justice, au vivre ensemble et à la démocratie. 185 mesures qui regroupent l’ensemble de la vie sociale et qui tentent d’apporter une réponse à la récupération et réappropriation des langues ».

Enfin, Jean-Guy Talamoni a conclu le propos en rappelant que toutes les actions mises en œuvre en faveur de la langue corse aujourd'hui sur l'île ralentissent certes le déclin de notre langue régionale mais ne pourrait en aucun cas y remédier définitivement sans la cooficialité. Réalité qui s’appuie sur un rapport scientifique de 2005 qui révèle une étude de chercheurs compétents en la matière de Corse et de la Sorbonne. Etude selon laquelle la langue corse serait vouée à disparaître sans reconnaissance officielle.

Lire le protocole :
http://www.linguapax.org/francais/activites/protocole-pour-garantir-les-droits-linguistiques